Début du Périple en Roumanie, laTransylvanie

Ci-haut, une de mes photos de Sighisoara,

Transylvanie, Roumanie

28 juin 2023

 

 

 

 

Dans le cas où paysages, nature,

histoire et authenticité

veulent dire quelque chose pour vous, voici la

 

Belle, belle Roumanie

 

 

 

"Belle", que dis-je? Fabuleuse, inspirante, romantique, pastorale, conviviale, pittoresque, modeste et Touchante Roumanie

 

Le goût de jazz roumano-bulgare en lisant ce récit? Lien ci-dessus

 

 

Cependant, on passera à l'émerveillement plus tard, car pour le moment ce récit de voyage devra relater le parcours pour y arriver.

Tout d'abord, CroisiEurope nous offrait le transport de Calarasi sur le Danube vers Bucarest en autocar, trajet tout de même assez long. Puis, arrivée à l'aéroport de Bucarest dont la plupart des croisiéristes avait besoin, mais pas moi. Sachant, par ma préparation de voyage, que le taxi à Bucarest est bon marché, je pris un taxi pour la capitale. Premier incident: le chauffeur me charge 5 fois le prix... que je paie parce qu'une fois dans le taxi et ma valise dans le coffre arrière, je n'avais pas le choix. Et aussi, je dois dire, parce que même multiplié par 5, le prix exorbitant pour eux est juste un peu cher pour nous.

Il me dépose à la gare du Nord, nommée Basarab, celle dont les trains se rendent à Brasov (prononcez Brashov) non pas à l'entrée de la gare mais à l'extrémité extérieure des quais. Débonnaire, je remonte la plateforme d'embarquement jusqu'à la gare. Par hasard, je vois au bout d'un corridor une enseigne Polizei. Choquée du prix que j'ai payé, je m'y rends. Par un petit guichet grillagé, arrive un jeune policier aimable qui demande mon passeport dont sa collègue les données, je pense, dans l'ordinateur et me dit ne pouvoir rien faire si je n'ai pas pris le numéro de plaque du taxi en cause, cela malgré que j'aie un reçu dont l'imprimé, me dit-il, est commun à tous les taxis. O.K. Seulement l'avoir dit et avoir rencontré un peu de sympathie me convient.

Tous mes trains, sauf un à venir, sont réservés. Première chose, et qui se répétera dans toutes les gares et pour tous les départs, repérer le bon quai à l'aide d'une des phrases clés apprises avant mon départ "de la tché péron? Pentru Brasov." Deuxièmement, une fois le train à quai, ce qui aussi se répétera partout, trouver un homme qui accepte de monter ma valise à bord. Car, comme on dit chez nous, la première marche est haute et en plus, très étroite ;pour quelqu'un qui porte un valise de plus de 30 livres. Partout, le premier homme, le plus près de moi, à qui je demande ce service, presque toujours sans dire mot, s'exécute avec grande sobriété et une indiscutable galanterie. 

À bord, je ne me suis jamais souciée de trouver le wagon et le siège réservé, le plus souvent parce qu'il m'aurait peut-être fallu, me disais-je, traîner ma valise d'un wagon à l'autre. Je m'installe dans le wagon, où cela me plaît, ma valise à côté de moi. Ou, si quelqu'un me proposait de la monter sur le porte-bagages au-dessus de nous, j'acceptais parce qu'alors je ne la perdais pas de vue. 

 

du site de Wikipedia sous "chemins de fer roumains" 

Căile Ferate Române ou CFR pour Compania Națională de Căi Ferate 

 

Remarque: J'avais réservé en ligne, de chez moi, tous mes sièges avec CFR Calatori, compagnie ferroviaire nationale de Roumanie qui s'avérera un très bon choix: train fiable, à l'heure, wagons propres, sièges très confortables, personnel sobre et courtois et prix très modiques.

À l'avance, pensant que le trajet en train de deux journées, l'un de 12 heures vers la Bucovine et l'autre de 9 heures vers le Maramures, était très long et pouvait nécessiter des places en 1ère classe pour la moitié de chacun de ces voyages, ces deux sièges en 1ère classe ont été annulés alors que j'étais déjà partie, avec promesse de remboursement de la différence avec les wagons de seconde classe; ce fut fait quelques semaines plus tard, une fois revenue chez moi. De toute façon, la 2e classe était assez spacieuse et confortable.

 

Déjà, le voyage en train est enchanteur: proximité de hautes, quoique petites, montagnes, beaucoup de verdure et rencontre de maints petites villes et villages pittoresques par leur architecture et couleurs.

 

Le train se remplit au fur et à mesure qu'on avance vers le nord. On dépasse Sinaia, petite ville, ou plutôt village, parmi les collines de Transylvanie, où j'avais d'abord planifié de revenir le surlendemain à partir de Brasov, pour ensuite mettre ce plan en doute. En l'apercevant du train, je suis décidée à y revenir.

 

du site Lovin'Romania

 

En attendant, je réussis à rencontrer la planification exigeante de ce premier jour en Roumanie. Ainsi, je suis descendue à Brasov - pardon, Brashov, en roulant le "r" et en appuyant puissamment sur la dernière syllabe - et pris l'autobus de la ville sur les conseils d'un étudiant étranger qui descendait au même arrêt du centre-ville que moi.

À tous égards, Brasov se ressent comme une ville de dimension moyenne. Et si ce n'était de ses bâtiments historiques, résidentiels ou d'affaires qui en imposent par leur style, je dirais même qu'elle se ressent comme une petite ville.

 

Sachons cependant qu'elle s'étire sur les côteaux des monts qui l'entourent, les résidences cossues ou autres s'y accrochant, et qu'elle présente en cela un caractère remarquable.

Donc, je me rends en autobus, puis à pied, à mon hotel Bella Musika au centre historique de Brasov, bien choisi, et leur laisse ma valise en n'emmenant que le nécessaire avec moi. Car, quelques jours seulement avant mon départ, j'ai réalisé que je ne pouvais pas manquer de voir, à tout le moins un peu, le centre de la Transylvanie. Comme, même d'aussi loin que de chez nous au Canada, j'ai eu raison! Je retournai donc à la gare en taxi commandé par le jeune employé de l'hotel, achetai un "fast food sandwich" d'une "Rom" sympathique - comprendre tsigane - à l'entrée de la gare, et pris le train pour Sighisoara. (Prononcez Shiguisharrra. Notez les "r" à bien rouler)

L'inconvénient qui m'avait incité à renoncer à ce voyage est la longueur du trajet, 3 heures 30 minutes, le train, peu fréquenté, roulant probablement sur des rails anciens.

Deux jeunes Roumaines furent mes premières compagnes de voyage avec qui je conversai en anglais jusqu'à Sighisoara; elles se rendaient plus loin. La conclusion de notre conversation fut: Prenez un homme qui vous plaît et surtout qui vous aime vraiment. Car il bouleversera tout: vous, votre mode de vie, vos habitudes, etc. Pour tout ça, vous l'embrasserez en riant si vous l'aimez.

Sighisoara

"Un oppidum dace nommé Sondava, du iiie siècle av. J.-C., est devenu le site d'un castrum romain et la base d'une légion romaine au iie siècle.

Au xiie siècle, des artisans et des marchands d'origine allemande, appelés Saxons de Transylvanie sont invités par le roi de Hongrie, suzerain du voïvodat de Transylvanie, à coloniser et développer ce vassal oriental de son royaume. Le chroniqueur Krauss mentionne la colonie saxonne à Sighișoara en 1191. Le site où se sont installés ces colons saxons avait déjà été fortifié par les Sicules une cinquantaine d'années auparavant.

Après l'invasion mongole de l'Europe en 1241, des fortifications sont élevées autour de la ville. Celles-ci sont payées par les corporations d'artisans (elles sont vingt-cinq en 1376). La noblesse hongroise et la bourgeoisie saxonne habitent alors la ville haute, sur la colline originelle, tandis que des faubourgs, peuplés d'artisans saxons, se développent dans la ville basse, elle aussi protégée par des murailles et des portes défensives. Autour de la ville, hors les remparts, se trouvent les maisons et églises en bois des ouvriers et paysans « valaques » (comme l'on appelait alors les Roumains) qui, en cas d'invasion, ne sont pas admis dans la ville mais doivent se cacher dans leurs posade parsemant les collines alentour..." (tiré de Wiki sous "Sighisoara")

Toujours est-il que j'arrivai quand même, 3 heures 30 plus tard. Comme je ne trouvais pas de taxi, un homme en appela un pour moi qui a eu un comportement bien étrange: un chauffeur devenu pour ainsi dire hystérique une fois rendu dans la partie historique de la ville, parlant fort en roumain, comme fâché d'avoir à chercher mon auberge. Finalement, il m'indiqua de descendre; j'étais juste devant une auberge de type tellement saxon qui se révéla être précisément la mienne, Casa Kroner.. 

N'ayant en tête que la localisation sur la carte de l'auberge que j'avais choisi de chez moi au Canada, je ne réalisai pas comme j'étais en plein coeur de la vieille ville, si près de son principal symbole, la Tour de l'Horloge, en roumain,

"Turnul cu Ceas), tour défensive du xiiie siècle et du xive siècle et porte d'entrée principale de la ville. Le Conseil Municipal de la cité se tenait à cet endroit jusqu'en 1456 ; elle a été transformée en Musée d'Histoire en 1899. Construction de 64 mètres de hauteur, la tour comporte une galerie surmontée d'un toit de tuiles vernissées et d'une flèche, l'emblème de Sighișoara." ( de Wiki, sous "Sighisoara")

En attendant l'aubergiste, je pris, émerveillée, cette courte vidéo de la ruelle devant mon auberge d'où on aperçoit la Tour de l'Horloge.

Malgré les conseils de l'aubergiste sur où passer la soirée, je préférai me reposer dans une chambre spacieuse et confortable. Ma fenêtre donnait sur la place centrale de cette petite ville historique.

mes photos: vue de ma fenêtre et ma chambre à Casa Kroner. 27 mai 2023

 

Tôt le lendemain, je m'habille pour partir à la découverte, d'abord d'un endroit où déjeuner, puis de cette toute petite ville haute et fortifiée. Pour déjeuner, je jetai donc mon dévolu sur la terrasse de l'auberge GastHaus (Maison de la Poste) et renonçai au buffet continental que toutes les auberges offrent pour une omelette au parmesan. Attablée à l'une de ces tables de bois verni le long d'une allée menant à la terrasse de pierres qui jouxtait la rue encore bien tranquille, je profitai du moment.

Que dire de Sighisoara! À part que tout y était à la hauteur de mes attentes et ainsi des images les plus historico-romantiques qui l'illustrent sur les sites touristiques de Transylvanie.

Je partis ensuite explorer plus à fond les ruelles de cette merveille préservée qu'est la vieille ville de Sighisoara.  

Diaporama de Sighisoara, la vieille ville

 

Diverses vues des ruelles de la vieille ville, Tour de l'horloge médiévale, entrées de ses voûtes et donjon, vue en plongée sur la ville

Toutes mes photos 28-05-2023 et tous mes vidéos

 

Sans mon cell qui était sous charge, donc tristement sans possibilité de filmer, je montai par un escalier couvert sur les hauteurs de Sighisoara (Scara scolarilor), l'escalier des Écoliers, "C'est escalier à rampes de 175 marches avec une couverture en bois datant de 1642, permettant de relier les parties inférieure et supérieure de la citadelle de Sighişoara, notamment l'église Saint-Nicolas, un édifice représentatif de l’architecture gothique de Transylvanie..." (de Wiki, sous "escalier des Écoliers"), hauteurs parcourues par un sentier herbeux qui, en menant à un vieux monastère, contourne une partie de la vieille ville. Merveilleux. Si pittoresque. Exactement ce qui nous emmène si loin de chez nous.

du site ghidul-horeca.ro

Vue Aérienne Par Drone Du Centre Historique De Sighisoara Roumanie église Sur La Colline Entourée | Photo Gratuite

Colline de Sighisoara. Du site Freepik

 

En contournant l'Église de la colline, Biserica din deal, je rencontrai l'entrée qui se révéla être un vieux cimetière, saxon selon ce que j'en ai lu. Je m'assis quelques instants en m'imprégnant de ces lieux si paisibles et enchanteurs à la fois, chants d'oiseaux et vue sur la ville basse.

 

Ancien cimetière saxon de la colline de Sighisoara (site de Wikipedia)

 

En redescendant par ce chemin toujours herbeux, mon attention a été attirée par une maison ouverte qui s'est révélée être une brocante. J'en fis le tour pour y voir autant d'objets hétéroclites qu'on peut en voir chez nous en pareille boutique mais des différents, dont une armure qui, en assurant mon anonymat, ne m'aurait sûrement pas protégée des regards, et m'amusai plutôt à négocier un jeu de grandes cartes aux illustrations de diverses époques de cette région d'Europe de l'Est, dont l'austro-hongroise et l'ottomane.  

 

Comme je sentais une petite fatigue en plus d'avoir soif, je me dis que j'avais bien le temps, sinon que je devais le prendre, de m'attabler sur une terrasse pour boire quelque chose de frais. Ce que je fis; je commandai une sorte de limonade locale. L'heure du midi passait et la terrasse était pleine. Tous m'ont semblé roumains, sauf une tablée. Je payai puis décidai d'en commander une deuxième; c'était trop agréable. Lorsque vint le temps de partir et de payer une seconde fois, j'avais beau le héler, je ne réussissais pas à faire arrêter le serveur à ma table. À un moment, j'eus même l'impression qu'il m'avait entr'aperçue et que ce n'était pas important que je paie ma 2e limonade. Alors, je décidai de laisser l'argent sur la table en ayant l'impression de m'être heurtée à l'une des particularités des Roumains: le caractère tabou de l'argent. Plus loin sur mon parcours, à la salle à manger de l'hôtel de Gura Humorului par exemple, on refusera les pourboires avec moue, comme si les accepter équivalait à accepter d'être corrompus.

 

Bel et bien la terrasse où je me suis attablée pour deux limonades. Piata Cetatii (Place de la Citadelle)

Aucune description d'image disponible

 

Aparté : Je me suis davantage questionnée par la suite sur les bastions (bastionul), appelés aussi tours, (turnul) qui agrémentent les murailles défensives de Sighisoara. À ma surprise, j'ai eu de la peine à trouver quoique ce soit de significatif et d'élaboré sur l'origine de cette tradition des bastions corporatifs incorporés aux murailles roumaines du Moyen-âge; sans doute en existe-t-il davantage sur des sites .ro. Du peu que j'ai trouvé, je conclus que, financés par des corporations de marchands et d'artisans saxons, des Saxons qui, soit dit en passant, et selon le Routard 2019, ne seraient pas issus de la Saxe mais plutôt de Lorraine, du Luxembourf, de Rhénanie ou de Souabe - les deux derniers territoires faisant parties de l'Allemagne contemporaine - chacun des bastions renferme une réserve alimentaire et constitue le refuge des membres de la corporation qui l'a érigé et qui est en même temps chargé d'assurer une partie de la défense de la ville, celle de son secteur, en cas d'invasion d'abord des Tatars, peuples aux confins du sud est de l'Europe et du sud-ouest de l'Asie centrale, puis des Ottomans, habitants de l'est de la Turquie actuelle. 

Voici l'éventail des bastions de Sighisoara:

de biserica-fortificate.com

 

Pour traduire

Comme en sortant de l'escalier couvert, j'ai abouti devant Biserica din Deal et que j'en ai fait le tour à partir de sa gauche pour la contourner vers l'arrière, la désignation des illustrations des bastions ci-bas ira de haut en bas et de gauche à droite:

Tour des cordiers (turnul frângherilor)no 17 sur la légende; des bouchers (mâcelarilor) no 11 sur la légende ci-haut; des fourreurs (cojocarilor) no 10; des tailleurs (croitorilor) no 9; des bottiers no 8; des bottiers (cizmarilor) sous un autre angle; des artisans ferronniers (fierarilor)no 4; de l'Horloge (cu ceas) no 3; horloge de la tour de l'Horloge; des ferblantiers (cositorarilor) no 18

de divers sites touristiques, sauf celle de la tour de l'Horloge, ma photo

 

 

Je devais partir ce même jour, autour de 15 heures. Suivant les conseils de mon aubergiste qui me dit que je n'avais pas besoin de taxi puisque la gare n'était qu'à 20 minutes de marche, j'ai découvert en marchant vers la gare un aspect plus contemporain de la ville de Sighisoara.

Le voyage de retour vers Brasov était encore plus long que l'aller, 4 heures. Ça n'avait pas d'importance pour moi puisque je savourais CHAQUE instant. 

Je descendis à nouveau à la gare de Brasov - qui est certainement celle que j'ai le plus fréquentée - autour de 17 h 30 pour marcher jusqu'à mon hotel, puis pour changer d'idée, trouvant que cela me retardait trop pour la soirée.

À l'hotel Bella Musika, j'avais réservé une chambre à la structure saxonne, c'est à dire avec poutres de bois transversales apparentes sous les mansardes. Comme à l'auberge de Sighisoara, les marches d'escalier sur les trois étages étaient aussi typiques de la demeure saxonne que j'avais déjà visitée avec les croisiéristes en Bulgarie, 12 pouces de hauteur chacune et taillées à même la pierre, quoiqu'ici recouvertes de bois. "T''inquiète", comme disent les Français, sur demande, ils montent gracieusement notre valise.

"Entrez dans l’ambiance de la fin du XIXe siècle dans une ville typique d’Europe centrale, enchaînée dans les murs médiévaux de la forteresse de Cronstadt en Transylvanie. L’hôtel Bella Muzica est situé dans un bâtiment vieux de 400 ans à l’architecture d’inspiration néoclassique, entièrement rénové et aménagé pour sa nouvelle destination, tout en préservant les éléments architecturaux qui ont assuré son charme au fil des siècles. Situé dans le centre historique de Brasov, l’hôtel Bella Muzica vous attend pour passer un séjour spécial dans une ambiance chargée d’histoire" (du site de Bella Musika)

 

Pour une curiosité bien légitime, voici le lien vers l'Hôtel Bella Musika de Brasov; très bien situé au centre de la vieille ville, il vaut la peine.

mes photos de l'hôtel Bella Musika, Brasov. escalier, salle à manger, ma chambre

 

Après m'être installée dans ma chambre, je soupai, ou dînai, à l'auberge dont la salle à manger emménagée dans des voûtes offre un menu typique élaboré, dont le met "Papricas", savoureux, servi comme partout en Roumanie, à ma connaissance, en sauce, sans légumes et parfois sans polenta, mais ici avec de larges tranches de pain rustique bien frais.

Je réserve pour plus tard ma proposition du mets boeuf, ou veau, aux paprikas, car je n'ai pas été satisfaite de ma tentative alors que, pour complexifier le goût et rendre le mets plus goûteux, j'y avais ajouté du pesto aux tomates séchées, ce qui n'est pas roumain, ni même hongrois, à ce que je sache.

Note: Je ne sais pas si ces voûtes évoquent, comme à Arbanassi, Bulgarie, précédemment visitée, un besoin de camouflage, car, nous a-t-on dit alors, fut un temps sous les Ottomans, où les Saxons, pourtant bien établis même politiquement, furent ostracisés sur la base de leur religion.

 

Me restait la soirée dont je profitai pour parcourir le centre historique de Brasov, la Piata Sfatului, juste devant mon hôtel, et ses rues avoisinantes. Peut-être parce qu'il faisait un peu frais, c'était à ce moment peu fréquentée, la foule étant, disons, dispersée. Après avoir apprivoisé les lieux et leur ambiance, je rentrai à l'hôtel pour une douche et un repos, tous deux bienheureux. 

 

Avant de poursuivre ce récit, je signalerai qu'il y a tellement à faire autour de Brasov, des excursions organisées en petits groupes de huit dans les montagnes environnantes avec repas en campagne, "chez l'habitant" comme on dirait chez nous, la route panoramique des Fagaras, les forteresses, nombreuses, Rupea, Fagaras...  et le château de Peles à Sinaia que je choisis comme destination pour le lendemain.

 

Ainsi, le lendemain, je pris le train de 9 heures pour retourner vers le sud, à Sinaia: une heure seulement de trajet.

De cette région des monts Bucegi émane tant de charme naturel, charme qui subsiste, bien sûr, à Sinaia qui chevauche quelques-uns de ces monts. Vous voyez ces monts à sommets enneigés ci-bas? Je les ai entr'aperçus à travers les arbres au retour de Sinaia.                                                          

Ci-contre, images des monts Bucegi tirées de sites touristiques: Tripadvisor, energiesante, wikipedia

De Wiki, sous "Sinaia":

"Sinaia, à 45 km au sud de Brașov et à 63 km au nord-ouest de Ploiești (le chef-lieu du județ), lieu de villégiature réputé, a accueilli à la suite de la famille royale les plus illustres personnalités du pays.

Distante de 142 km de Bucarest, Sinaia est souvent surnommée la perle des Carpates pour les beautés naturelles qui l'entourent.  

La température moyenne y est de 8 °C (janvier : −4 °C, juin : 15 °C). Il tombe en moyenne 900 mm de pluie par an (étés assez pluvieux). La neige est présente de novembre à avril en général." 

 

 

Panorama de Sinaia en images

 

Sinaia: vue des airs, résidences de la vieille ville, gare ferroviaire, gondole de Sinaia, château royal de Peles et jardins

 

De Wiki sous "Sinaia":

"C'est à la fin du xixe siècle que Sinaia prend réellement son essor, lorsque le roi Carol Ier y fait édifier un château de plaisance, le château de Peleș, qu'il consacre résidence royale estivale et lorsqu'en 1880, Sinaia obtient le statut de ville. De nombreuses résidences y sont édifiées, dont le château de Pelișor pour le prince héritier Ferdinand et son épouse Mary, un casino, une gare sur la toute nouvelle ligne de chemin de fer.

Après la prise du pouvoir par les communistes et le départ en exil du roi Mihai Ier, le château royal et ses dépendances deviennent propriété de l'État et sont réservés aux dignitaires du nouveau régime. À la suite de la révolution roumaine de 1989, le château de Peleș, devenu musée et redevenu propriété de l'ancien roi est accessible au public."

Tout était ravissant: le voyage, l'arrivée à la vieille gare de Sinaia, même la recherche du bus à prendre - c'est dire! - pour me rendre au château Peles, résidence royale roumaine au 19e siècle. Pour cela, comme personne ne semblait parler anglais, je pris au p'tit bonheur le premier autocar qui passait. Bien fait! j'étais sur le bon chemin.

Lorsque je descendis de l'autocar, l'architecture des habitations et leur alignement distancié tout au long d'une rue en pente raide, le décor entourant ces demeures toujours bordées d'arbustes non taillés, le chant omniprésent des oiseaux, tout me charmait. 

 

On accède au château Peles à travers un parc de grands arbres parcouru de rues ascendantes et descendantes. L'ai-je déjà dit ailleurs? Pas de ronronnement d'autoroute, même lointain, pas de bruit infernal de construction. Que la brise et le chant des oiseaux, partout en Roumanie et le long du Danube que je n'ai pas encore décrit. L'enchantement. Et qui ne fut pas rompu par mon arrivée sur le site des châteaux royaux de Roumanie qui est véritablement un écrin, un écrin de verdure par monts et par vaux.

L'architecture des châteaux, je la laisserai décrire par Wiki, en soulignant ce qui m'a frappée. Comme partout en Roumanie, l'omniprésence du bois, les colombages, les poutres apparentes et la couleur brun foncé du vernissage définissent le caractère spécial de ces bâtiments. Et j'ajouterai, en reflétant celui, sobre et conservateur, des Roumains. 

 

J'ai d'abord involontairement rencontré le château Pelisor, destiné au prince héritier et à sa famille. Une belle rencontre!  Puis quelques centaines de mètres plus loin, celui de Peles.

 

Mes photos, sauf une: château royal de Peles, détails et cour intérieure. 

 

 

Château de Peles, Sinaia, Roumanie

(photo du site du château Peles au tout début de cette section "Roumanie")

"Celui-ci est conçu suivant les plans de l'architecte allemand Carl Wilhelm Christian von Doderer (de), puis les travaux sont confiés à partir de 1876 à Johannes Schultz. Ils sont ensuite interrompus pendant la guerre d'indépendance de la Roumanie de 1877-1878. L'inauguration officielle a lieu le .

Entre 1893 et 1914, des aménagements sont réalisés par l'architecte tchèque Karel Liman (ro) qui achève les travaux dans un style néo-Renaissance allemand caractérisé par la présence de profils pointus verticaux, de nombreuses tourelles, d'une composition fragmentée des façades et d'éléments en bois et décoratifs taillés. Sur le même site, il construit également les châteaux de Foișor et de Pelișor.

À l'intérieur du château l'installation du chauffage est confiée à l'inventeur polonais Franciszek Rychnowski qui recevra pour ce travail une médaille d'or du mérite de 1re classe du roi Carol Ier2.

Initialement, le château est utilisé comme résidence d'été pour la famille royale. En 1914, il voit la mort du roi Carol Ier et accueille ses funérailles. Il est également la demeure de Michel Ier jusqu'à son abdication en 1947.

Après cet événement, l'ensemble du site de Peleș est nationalisé et devient un lieu de repos et de détente pour les « camarades les plus méritants », notamment les artistes. Durant les dix dernières années du régime communiste de RoumanieNicolae Ceaușescu se réserve l'usage du site." (de Wiki, sous "château de Peles")

Je joins quelques photos tirées du Web de l'intérieur du château mais je ne l'ai pas visité car on était lundi et il était fermé.

En effet, j'ai dû faire le choix de me rendre ici le lundi puisque si j'étais venu le dimanche où il est ouvert, j'aurais dû aller à Sighisoara le lundi, jour où les horaires de train Brasov-Sighisoara aller-retour sont impraticables et m'empêchaient de visiter Brasov, même aussi peu que j'ai eu par la suite le temps de visiter Brasov.

des sites rolandia.ei et 123rf

 

Et les résidents-es de ce château, alors? En 1922, le couronnement de la reine Maria et du roi Carol I

Ma photo. Cour du château. 29 mai 2023

 

Vous aimeriez en savoir plus sur la noblesse roumaine? Lisez l'inédit qui suit: "...La noblesse roumaine ne ressemble pas aux noblesses occidentales...." (de Wiki sous "noblesse roumaine")

 

 

 

En sortant du site des châteaux, j'aperçus cette terrasse sur le point d'ouvrir: il était 11 h 50. Quelle belle opportunité!  J'avais justement un peu faim. Ce fut l'un de mes meilleurs choix de mets: perche pochée en sauce accompagnée d'une purée de céleri à la crème.

  

Du site Tripadvisor, terrasse de l'hotel La Tunuri-Vila, Sinaia

 

 

Comme j'avais constaté en venant que je n'étais pas loin de la gare et qu'il me plaisait de faire le chemin à l'inverse à pied, j'empruntai la même rue si agréable, toute bordée de clôture de fer forgée, d'arbres et d'arbustes, en la descendant cette fois. À un moment, je voulus vérifier si j'avais pris le bon embranchement et m'adressai à une dame âgée qui montait. Elle ne comprenait pas bien mon roumain bancal mais souriait en me répondant longuement; à mon tour, je ne compris pas un traître mot de ce qu'elle me répondait, tout en la trouvant bien sympathique.

 

Le retour à Brasov se fit, bien sûr, comme à l'aller, en une heure, au cours de laquelle, comme illustré plus haut (monts Bucegi), j'entr'aperçus sur ma gauche, un mont enneigé...

 

 

mais  BRASOV... Brrrashov

photo de C_Corin_Mihaila_Dreamstime.com

 

"Il est très difficile de résumer en quelques mots tout ce que la ville de Brasov et ses environs ont a offrir.
L’héritage saxon est très présent, la ville ayant été colonisée au moyen-âge puis développé comme un carrefour commercial. Elle s’appelait alors Kronstadt. c’est dailleurs à cette époque que la ville fut fortifiée et embellie par les riches corporations de la ville".

........

Outre la population allemande (saxonne) vivant dans la ville fortifiée et dans la banlieue nord, Brașov comptait également une importante population roumaine et bulgare (vivant dans le district de Șchei), ainsi qu’une population hongroise (vivant dans le district de Blumăna).
L’importance culturelle et religieuse de l’église et de l’école roumaine de Șchei est soulignée par les généreuses donations reçues de plus de trente hospodars de Moldavie et de Valachie, ainsi que par celle d’Elisabeth de Russie.
Aux XVIIe et XIXe siècles, les Roumains de Șchei ont fait campagne pour les droits nationaux, politiques et culturels, et ont été soutenus dans leurs efforts par des Roumains de toutes les autres provinces, ainsi que par la communauté marchande grecque locale.
En 1838, ils ont créé le premier journal de langue roumaine Gazeta Transilvaniei et les premières institutions roumaines d’enseignement supérieur: Școlile Centrale Greco-Ortodoxe («Les écoles centrales grecques-orthodoxes», aujourd’hui du nom d’Andrei Șaguna).

L’empereur romain germanique et souverain de Transylvanie Joseph II a accordé aux Roumains les droits de citoyenneté pendant une brève période au cours des dernières décennies du XVIIIe siècle."

(Du site: centraltransylvania.com)

 

De Wiki, sous "Brasov". Une histoire plus récente, et parlante, de la ville de Brasov 

"La région de Brașov a connu les plus forts maquis de résistance contre le totalitarisme de toute la Roumanie. Nourris par la population rurale, les maquisards armés vivaient dans les montagnes. La plupart d'entre eux furent capturés et exécutés en 1962 lors d'une grande rafle des troupes de la Securitate (police politique du régime communiste roumain), mais les dépouilles des autres résistants n'ont toujours pas été retrouvées depuis 1989 (chute de la dictature communiste). On notera également la résistance importante des paysans à la collectivisation forcée des terres.

Le , une révolte spontanée de la population affamée de Brașov fut réprimée (il y eut plusieurs morts) et les personnes impliquées furent ensuite sévèrement torturées et, pour la plupart, assassinées. Les gens avaient réussi à pénétrer dans l'Hôtel de ville, s'étaient partagé toutes les réserves de nourriture de la nomenklatura et avaient jeté dans les égouts les archives de la Securitate locale.

Deux ans plus tard, lors de la libération de 1989, Brașov est la deuxième ville roumaine qui se soulève contre le régime communiste, après Timișoara, mais avant Bucarest. Malgré l'ordre de tirer sur la population, la plupart des coups furent tirés en l'air, limitant ainsi le nombre de victimes. Une partie importante des victimes vivait sur les collines les plus hautes. Au total, il y eut 66 morts, la plupart touchés par des balles perdues.

À la suite de ces deux révoltes, la ville a reçu le titre de « ville martyre », symbolisé sous forme d'un monument à l'entrée dans la ville.

La ville a toujours une minorité de Hongrois, un lycée magyar et un autre allemand, même si en raison de l'émigration vers l'Allemagne ou Israël, il ne reste que très peu d'Allemands et de Juifs germanophones à Brașov."

 

De retour à Brasov, je me rendis à mon auberge pour me reposer une grosse demi-heure, puis sortis pendre un billet pour visiter la fameuse Église noire, voisine de l'hôtel, ainsi dénommée parce qu'elle fut jadis noircie par un incendie.

Impressionnante d'austérité avec son intérieur bordé par deux rangées de vieux bancs de bois rigides, forte d'évocations, entre autres à cause des multiples tapis portant blasons d'anciennes corporations marchandes de la ville suspendus aux murs. J'arrivai à l'Église par derrière, comme sur la 1ère image ci-bas. 

 

L'Église noire de Brasov

mes photos. Église noire de Brasov. 29 mai 2023

 

 Le bastion Graft

 juste derrière Bella Musika

"The Graft Bastion

It’s erected towards the middle of the north-western side of the fortified city and is also know as the “Gate Bastion” because of its shape.

In the XVIth century the north-western wall of the city is doubled by a secondary wall on the outside. In the same time locals redirected all waters collected in the Schei district into a single graft that was flowing down at the base of the newly erected wall. That’s why the Graft Bastion, built between 1515 and 1521 , has an arched shape and the base thickness of its walls is 4 meters. It was assigned to the Shearer’s Guild and it served as a bridge for troops from the fortified city and the White Tower. The bastion is also designed with embrasures and crevices for pouring down hot tar." (du site etour.ro)

 

 

Panorama de Brasov en images

4 de mes photos. Brasov. 29 mai 2023

Différentes vues de Brasov dont une de la promenade du mont Tampa, Piata Sfatului (Place du centre de la vieille ville), rue Cerbului et Cininului au centre de Brasov, vue sur le bastion des Tisserands, porte Schei et vue sur le populaire funiculaire du mont Tampa (fermé le lundi) 

 

 De cette rue Cininului, on peut apercevoir la porte Catherine.

 

 

La porte Catherine (en roumain : Poarta Ecaterinei, en allemand : KatharinentorD'anciens documents la mentionnent sous le nom de Porta Valacce car c'était la seule entrée pour les Roumains vivant à Șcheii Brașovului. Ils n'étaient pas autorisés à utiliser les quatre autres entrées. Lorsque les Saxons dirigeaient la ville, du xiiie siècle au xviie siècle, les Roumains n'avaient pas le droit de propriété à l'intérieur des murs de la forteresse et s'étaient établis hors des murs dans le quartier appelé Șcheii Brașovului. Les Roumains pouvaient entrer dans la ville seulement à certaines heures et devaient payer un droit de péage pour pouvoir vendre leurs produits à l'intérieur de la citadelle. Les quatre petites tourelles aux coins (qu'on retrouve aussi dans d'autres villes de Transylvanie) symbolisent le fait que la ville avait l'autonomie judiciaire et le « droit d'épée » (ius gladii), qui était le droit de décider de la peine de mort. Au-dessus de l'entrée, la tour porte les armoiries de la ville, une couronne sur un tronc et des racines de chêne."(encore de Wiki sous "Porte Catherine")

 

Voisine de la porte Catherine, la porte Schei (panorama ci-haut) constitue l'ancienne limite entre la vieille ville et le quartier Schei.

 

"À l’origine, ce quartier était hors des murs de la ville. Cette partie de la ville est faite de petites maisons construites le long de petites rues étroites sur un flanc de montagne. Jusqu'au xviie siècle, les Roumains n’avaient pas le droit de posséder une propriété à l’intérieur des murs de la ville de Brașov. Ainsi, ils devaient payer un droit de péage aux portes de la cité pour pouvoir vendre leurs produits dans la ville. On y trouve l’église St-Nicolas, la porte Şchei ainsi que la première école de Roumanie." (de Wiki sous "Schei" 

 

Je ne suis pas allée jusqu'au quartier Schei et je le regrette. En voici un panorama.

 

Quartier Schei, Brasov Église St-Nicolas, biserica Sfanta Nicolai, flanquée à sa dr. sur l'image de la 1ère école roumaine. 

des sites Wikipedia, 123rf et pour les aquarelles,  le peintre est Eugen Sassu Ducsoara sur le site

https://sassu-ducsoara.ro/fr/galerie

 

 

Vous vous dites: Mais quel est encore cette vieille bâtisse?

Eh bien, cette bâtisse est la première école de Roumanie située dans le quartier Schei de Brasov

du site Wikimedia

 

Avant de nous rendre marcher dans le parc du mont Tampa,  prenez le temps de lire l'histoire de la Première école roumaine dans l'ancien quartier Schei. RENVERSANT !!!

Une partie des révélations de Radio Romania International au sujet de la Première école de Roumanie:

 

"Le prêtre professeur Vasile Oltean nous parle du patrimoine de la première école roumaine : «Je pense à l’année 1981, lorsque nous avons découvert un livre de classe de 700 pages remontant aux 11e-12e siècles. La leçon sur la vertu comptait, à elle seule, 250 pages. Un manuel d’une telle ampleur et d’une telle importance, au contenu si riche, suppose, sans doute, l’existence d’un enseignement de haut niveau. Le patrimoine de l’école occupe 15 pièces, auxquelles s’ajoutent 3 autres dont le contenu n’a pas encore été étudié. Il y a 6 mille livres anciens et 30 mille documents. Jusqu’en 1962, ce patrimoine a été caché dans la tour de l’église. Personne n’en connaissait l’existence. Or, en 1962, un vieux professeur, Ioan Colan, est monté dans la tour prendre une planche. Lorsqu’il a tiré sur cette planche, un mur s’est effondré, derrière lequel étaient cachés ces documents. Ioan Colan a purgé 8 années de prison pour avoir conservé dans sa bibliothèque la Bible de Şaguna, qu’il a refusé de brûler. Ce pourquoi il a été déclaré brigand et ennemi du peuple. Au bout des 8 ans d’emprisonnement, il a été embauché par l’église comme ouvrier non qualifié et travaillait comme menuisier, bien qu’il eût 3 doctorats et 3 licences. »

 

Finalement, en fin d'après-midi, la découverte du parc du mont Tampa au pied duquel une large promenade qui côtoie aussi les vieilles murailles de la ville est tracée. 

 

Comme je cherchais mon chemin vers la promenade qui longe le pied du mont Tampa, alors je m'adressai à deux jeunes filles avec qui j'échangeai avec elles pour une centaine de mètres. Elles conclurent en disant, rêveuses: "Ah! Canada. So nice! "

Comme elles s'éloignaient, je leur criai: "Go on with languages! "

 

Enfin arrivée au pied du mont Tampa. Aleea Tiberiu Brediceanu, allée de promenade au pied du mont Tampa.

Weavers Bastion Brasov , Transilvania | Informations and image galery, near-by hotels

Image du site de directboooking.ro

Bastion des tisserands. Brasov, Roumanie

"La tour défendue et entretenue par la corporation des tisserands de lin fut construite en deux étapes, entre les années 1421 - 1436 et 1570 - 1573.

  • Dans un premier temps, les deux premiers niveaux des trois galeries de bataille furent construits. Le premier niveau était équipé de grands trous de tir pour l'usage d'armes à feu de gros calibre, de grenades et d'arquebuses, ainsi que de trous pour le lancement de matériaux incendiaires.
  • Les galeries supérieures, construites entre 1570 et 1573, étaient destinées aux armes de petit calibre, qui pouvaient être utilisées à travers les trous de tir étroits et circulaires présents tout au long du parcours des galeries de tir. Deux tours de guet ont été érigées pour le corps de garde qui surveillait la ville tant du point de vue militaire que du point de vue de l'observation d'éventuels incendies.
  • La construction hexagonale renferme une superficie de 1 616 m², gardée par des murs qui, dans certains segments, mesurent 4,30 m à la base. L'entrée des locaux se faisait depuis le versant de la rue Castelului, par un portail coulissant, renforcé par une tour et un long couloir d'env. 5 mètres.

Après l'effondrement de la tour nord-est, suite au tremblement de terre de 1710, le bastion actuel fut érigé (1750)." (tiré de brasovistorie.ro)

 

 

Maquette du Musée du Bastion des tisserands (bastionul Tesatorilor) Brasov. 

images de brasovtour.com

 

 

La promenade. Aleea Tiberiu Brediceanu, allée au pied du mont Tampa longeant la forteresse des Tisserands.

 

Je laissai le parc pour m'orienter à nouveau vers la Piata Sfatului et choisis l'un de ces restos installés en terrasse au milieu de la rue piétonne strada Apollonia Hirscher. Le plat était très bon mais la polenta que j'ai demandé après coup ne devait pas être cuite à point parce que j'ai eu mal au ventre durant la nuit. J'avais avant mon départ repéré deux restaurants recommandés La Ceaun et Sylvania, j'aurais dû m'y tenir.

 

Tout de même bien reposée, il le fallait, je redemandai le taxi recommandé par l'hotel pour me rendre à la gare pour 7 heures AM. Mon train partait à 7 h 29, ce qui ne me laissait pas le temps de déjeuner; je comptais sur un wagon restaurant sur le train.

 

Je m'étais assise dans ce train à compartiments qui roulait rondement vers le nord, vers Beclean pe Somes - prononcez "Becline pé Shomesh" - gare de transit, pour ensuite me rediriger vers l'est jusqu'à Gura Humorului en Bucovine, un voyage de 12 heures.

Voici ce qui m'y a amenée.

 

du site salutroumanie.com

Le voyage Brasov-Beclean pe Somes

 

 

Mémorables! que ces longs voyages en train

Sur ce vidéo - Vers Beclean. Question de places et de billets - une Roumaine qui n'a pas de place dans le train converse avec une dame âgée concernant son billet. La dame âgée semble être Rom - "tzigane" étant, à ce que j'en ai lu, le terme d'origine russe pour désigner ce même peuple nomade originaire de l'Inde et traditionnellement nomades en Europe, bien que ce ne soit plus tout à fait vrai de nos jours.

En Roumanie, il existe des communautés de Roms au nord du pays et c'est sur ce trajet vers Beclean que je crois avoir vu ma première. 

Ce qui se passe dans les trains à leur sujet est intéressant car lorsque l'agent de la compagnie passe pour vérifier les billets, il pose un jugement différencié selon ce qu'il constate. En effet, lors de mon départ de Gura Humorului, il a brutalement repoussé des jeunes Roms sales et maigrichons qui ont tenté de prendre le train, plus tard, il a laissé une vieille femme voulant manifestement se faire oublier assise par terre dans un coin du train, sans lui demander son billet, et a fait la même chose devant une jeune femme à jupe longue, assise sur une marche d'escalier à l'arrière du train, avec son bébé dans les bras.

 

À un moment, il y a eu confusion de sièges, le train était complet. Sont arrivés deux Roumains, le père et le fils qui était bien loquace. Fatigué de ne parler qu'à son père qui était d'apparence physique typiquement turque et qui parlait bien peu, en acquiesçant souvent aux propos de son fils qui, en fin de compte, s'adressa à moi pour découvrir que j'étais Canadienne.

 

Le plus jeune, le fils, environ 35 ans, me jasa longtemps pendant le trajet, jusqu'à Beclean pe Somes, notamment pour me dire qu'il était ingénieur informatique et ne désirait pas travailler pour le gouvernement que tous deux n'estimaient pas, entre autres, ajouta le père, parce qu'il fallait leur redonner beaucoup d'argent. Ils se partiraient en affaire, dit le fils, grâce à laquelle ils prospéreraient.

Probablement cherchaient-ils aussi une localité rurale parce que le père surtout n'appréciait pas du tout les bruits de la ville ni certaines gens qui y traînaient, ai-je cru comprendre. Le train s'arrêta.

Sans avoir suivi la progression du trajet, je mis quelques minutes à réaliser que j'étais arrivée à mon point de transit vers l'est; et attention, le train en Roumanie ne s'arrête que le temps nécessaire à la descente et à la montée des passagers. Le père s'était levé en poussant ma valise. Rendu à la portière, il s'adressa vivement à un employé de la CFR sur le quai en semblant lui reprocher de ne pas venir m'assister - en pareille circonstance et à une autre époque, mon père aurait pu le traiter d'"andouille". Sur ce, il descendit lui-même ma valise du train. 

Une fois traversées toutes les plateformes de ciment sans encombres, je me retournai. Penché à la portière du train, le fils sembla avoir attendu cela pour me saluer aussi chaleureusement et jovialement qu'il avait conversé pendant le trajet. Je le hélai aussi largement que je pus, tout en les gratifiant d'un large sourire en reconnaissance de leur si agréable compagnonnage.

 Remarque: Le ton de reproche et de frustration utilisé par le père envers l'employé de la CFR  Calatori, je l'ai entendu à quelques reprises en Roumanie dans le cadre de conversations sur les quais ou ailleurs en lieux publics.

Je ne me souviens pas des mots employés en roumain pour que je comprenne qu'il enjoignait l'employé de m'aider en ayant l'air de le traiter d'"andouille", un terme de mon père qu'on n'entend plus chez nous .

La tradition, et même le "wokisme" prévalent chez nous dans plusieurs milieux, font en sorte que les humeurs sont souvent bridés et que la spontanéité et le naturel se font rares.  


 

En ce qui concerne les employés de la CFR  Calatori, il est temps d'en parler puisqu'à chaque gare, l'employé semble bel et bien tenu de se tenir debout sur le premier quai d'embarquement. Sa fonction est essentielle puisqu'un petit drapeau rouge à la main, il le tient levé tant et aussi longtemps que des passagers descendent ou, surtout, montrent qu'ils désirent prendre le train, drapeau que, j'imagine, le chef de train peut facilement voir de sa fenêtre de locomotive.

 

En voici quelques images, accompagnées de celles de diverses gares de ville ou de campagne roumaines et d'une ou deux hongroise, d'une ancienne fontaine décorée de céramique de la gare de Gura Humorului et de fleurs de chemins de fer.

mes photos sauf celle de Dej Calatori.

 

 

Non seulement n'existait-il pas de comptoir restaurant dans la gare - comme dans toutes les gares de Roumanie d'ailleurs, sauf celle de Brasov où il y avait un comptoir viennoiseries - mais de l'autre côté, du côté de la rue, il n'y avait que quelques bâtisses à un étage seulement le long d'une route essentiellement de terre puisque le pavé en était défoncé. Comme il n'y a pas de consigne non plus dans les gares, sauf peut-être à Bucarest, je devais traîner ma valise sur le sable caillouteux jusqu'à quelques hommes attablés pour jaser sous un fragile auvent. Comme je pouvais m'y attendre en zone si éloignée, ils ne comprenaient pas l'anglais, comme ne le comprenait pas non plus l'unique employée de la gare, ce qui m'obligea à faire des signes. Comme je n'avais pas mangé depuis la veille étant partie avant 7 heures de l'hôtel de Brasov, j'avais faim. L'un d'eux m'indiqua une direction que je pris pour y trouver ce qui m'a semblé être une roulotte de planches au niveau du sol avec un petit carreau que je présumai être pour les commandes, le tout derrière une couple de tables à pique-nique. Je frappai sur un la vitre du carreau d'où apparut une femme très aimable. J'utilisai une de mes phrases-clés cette fois relative au menu. À la réponse de la dame, je répétai le seul mot que j'avais compris, "schnitzel" que je croyais pourtant être autrichien, bien que je ne sois pas du tout une fervente du Schnitzel. Qu'importait, du moment que ça se mange!  Lorsque je lui jetai un coup d'oeil, je vis bien qu'elle me regardait amusée. Toutes deux complices de cette situation malaisée où je ne comprenais rien de ce qu'on me disait, nous nous sommes souries.

Je m'attablai, ma valise toujours auprès de moi, pour manger mon sandwich. Arriva une dame avec manifestement ses deux petites filles qui s'attablaient aussi, prêtes à s'offrir une gâterie. Après un moment de détente, de tentative d'imprégnation du moment et de cet endroit si authentique, une fois mon sandwich schnitzel avalé, je retournai à la gare qui n'était qu'à 50 pieds. La grand-mère et ses petites filles m'y avaient précédée. Du côté des rails et des quais où nous attendions, les petites se mirent à s'exclamer joyeusement devant une affiche sur laquelle se pencha aussi la grand-mère. Curieuse, je délaissai ma valise pour 2 minutes et me rendit constater ce qui était aussi attractif:  l'annonce d'un concours hippique local. J'ai eu l'impression qu'elles s'entendaient toutes pour y assister; j'aurais bien aimé y aller aussi...

Je n'avais pas à attendre encore longtemps avant que mon train vers Gura Humorului ne se pointe, le temps de m'assurer du bon quai d'embarquement.

Ma phrase-clé la plus utile en Roumanie: "De la tché péron pentru Gura Humorului?" (De quel quai pour Gura...?)Roulez les "r", souvenez-vous! 

La question des Roms en Roumanie et ailleurs. Et leur musique

 

Puisque le nord de la Roumanie, d'est en ouest, est un peu le pays des Roms, tziganes roumains, et pour l'agrément, voici...

 

Dans les milieux ruraux - pas nécessairement celui où roule mon train ci-haut - la musique folklorique prévaut-elle encore lors de mariages et fêtes locales roumaines?

Mes deux chauffeurs de taxi, celui de Bucovine et celui plus loin, de Baia Mare, écoutaient, eux, à la radio, des chansons pop en roumain.

 

À écouter: documentaire de Jacques Bouquin, charmant de pittoresque et d'authenticité. 1992

Latcho Drom

Latcho Drom est un film français de Tony Gatlif. À travers musique, chant et danse, évocation de la longue route des Roms et de leur histoire, du Rajasthan à l'Andalousie. Latcho drom, expression en romani, signifie en français « bonne route ».

Le film a été sélectionné dans la section Un certain regard au festival de Cannes 1993.

 

Les Roms ou Tziganes

 

 

De Wiki sous "Roms":

"Le mot Roms (parfois écrit Rromsa) désigne en français un ensemble de populations établies dans divers pays du monde, ayant une culture et des origines communes dans le sous-continent indien3, également dénommées par les exonymes Tziganes / Tsiganes, Gitans, Bohémiens, Manouches, ou Romanichels (chacun de ces noms ayant sa propre histoire), ainsi que « gens du voyage », bien que l'immense majorité des Roms soit sédentaire ou sédentarisée. Leurs langues initiales font partie du groupe, issu du sanskrit, parlé au nord-ouest du sous-continent indien, et qui comprend aussi le gujarati, le pendjabi, le rajasthani et le sindhi. Minoritaires sur une vaste aire géographique entre l'Inde et l'océan Atlantique, puis sur le continent américain, les élites lettrées de ces populations ont adopté comme endonyme unique le terme Rom, signifiant en langue romani « homme accompli et marié au sein de la communauté »4. Deux autres dénominations, les Sintis et les Kalés, sont considérées tantôt comme des groupes différents des Roms5, tantôt comme inclus parmi ces derniers6.

Selon Ian Hancock, contrairement aux Kalés et aux Sintis, tous originaires du nord de l'Inde, les Roms seraient plus précisément issus de la ville de Canouge (Uttar Pradesh)7, d'où les armées de Mahmoud de Ghazni les auraient déportés en 1018. Quoi qu'il en soit, ils sont présents en Europe dès le xie siècle8[réf. incomplète], et au xxie siècle, les roms de tous les pays formeraient ensemble, selon une étude faite en 1994 pour le Conseil de l'Europe, la minorité « la plus importante en termes numériques »9....

Roms robs dans les principautés roumaines

"Les deux premiers documents attestant de la présence des Roms dans l'actuelle Roumanie sont des actes de donation de familles de robs roms à deux monastères, l'un de Vodița daté de 1385 et l'autre de Tismana daté de 1387, tous deux situés en Olténie dans l'ancienne Principauté de Valachie. La « robie », terme issu du mot slave robota : travail, est un statut traduit en français et en roumain moderne par « esclavage », mais qui s'apparente davantage au statut féodal de la servitude sous contrat, appelée εργατεία ou υποτέλεια (ergatie, hypotélie) dans les documents phanariotes en grec, et différente de la δουλεία (esclavage proprement dit) qui existait aussi, pour les (rares) eunuques africains attachés au service des cours princières75. L'entrée de la plupart de Roms en « robie » est liée au recul de leurs anciens alliés les Tatars au xive siècle. Les Khans tatars cèdent alors leurs Roms au voïvode roumain victorieux, qui les distribue soit aux monastères de sa principauté, soit aux nobles, propriétaires terriens : les boyards. Ainsi en 1428, le voïvode moldave Alexandre le Bon fait don de 31 familles de Roms au monastère de Bistriţa en Principauté de Moldavie."...

tiré de Wiki sous "Roms

   

Roms riches à Huedin, Roumanie (la maison, d'un style caractéristique, 

permet de recevoir une vaste parentèle lors des fêtes familiales).

Famille pauvre, Roumanie : comme le dénonçait Nicolae Paun du Partida le Romenge (parti Rom) si l'on est pauvre, on est considéré comme Rom, mais en fait rien ne prouve que cette famille soit Rom.


 

 

La musique tzigane

 

Et puisque le phénomène tzigane n'est pas que roumain, il est hongrois et russe entre autres, car présent aussi ailleurs en Europe et en Asie centrale, en voici des versions musicales

  • hongroise réjouissante puisant dans le répertoire classique, et aussi
  • celle plus intimiste, chantée et folklorique, de la profonde Russie. 

Émouvant, enlevant, inspirant... une musique qui, toute jeune, me faisait danser et me fait encore vibrer. J'adore.  

 

D'abord, les virtuoses de Hongrie, A 100 Tagú Cigányzenekar műsora a Bor Udvarban(L'orchestre des 100 tziganes dans la cour des vins )

 

Puis, du folklore russe, la pièce très joliment chantée

 

Tant qu'à être sur la musique d'Europe de l'Est, aimeriez-vous connaître un musicien polonais qui demeure à Montréal et qui a collaboré avec des Québécois sur son CD Balagane, Paul Kunigis? 

ma seule photo de Roms. Gare de Gura Humorului. 1er juin 2023 

 

 

Pour la suite du voyage, cliquez sur Blog, puis sur " La Roumanie... suite 1, La Bucovine"